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Forum déchanges et de discussion libre => Littérature => Discussion démarrée par: masta le 02 Janvier 2011 à 16:21:24



Titre: "Un vieillard qui meurt, c'est comme une bibliothèque qui brûle".ce vieil adage
Posté par: masta le 02 Janvier 2011 à 16:21:24
"Un vieillard qui meurt, c'est comme une bibliothèque qui brûle"
[/b][/i][/font].ce vieil adage africain mis en lumière par l'honorable Hamadou Hampâté bâ est plus vrai que jamais ; surtout quand le vieillard en question est toujours en vie et figure parmi les auteurs qui ont marqué la littérature négro-africaine;Cheikh Hamidou Kane , auteur du chef-d’œuvre sur la colonisation, L’Aventure ambiguë
Il nous permet  aujourd'hui de retrouver un pan entier et non négligeable de notre histoire puisqu'il dépoussière des valeurs qui on fait les fondement d'un des plus grand empire Africain , notamment ici l'empire du Mali de Soundiata Keïta: la chartre de Kouroukan Fougan.
Voilà un document important pour le patrimoine de l’humanité. Ce texte de 1236, quasiment inconnu dans le monde et pis, des Africains, propose une manière de gérer les relations au sein de la famille, des clans, des générations, des différentes classes de la société, mais il offre aussi la liberté de circulation, le droit à la protection de l’intégrité physique et morale de l’individu.
Soundiata Keïta a créé un empire doté d’une loi fondamentale où il reprenait nombre de règles héritées de l’empire du Ghana sur la coexistence entre ethnies. Il a transformé en loi d’empire des traditions existantes, comme celle des équivalences patronymiques qui font qu’un Diarra du Mali s’appelle Ndiaye au Sénégal. Il existait une forme de citoyenneté dans l’empire une sorte donc d’habeas corpus

"Pourquoi devrions-nous aller chercher des règles ailleurs, sans recourir à ces fondements ?" s'interroge Cheikh Hamidou Kane et si cemme le disait joseph Kizerbo"Le développement, c’est un retour de soi à soi à un niveau supérieur." Il faut faire interagir le passé et l’avenir, reprendre possession de l’espace africain. Ce qu’on apprend de nouveau ne doit pas nous faire oublier les codes anciens. Certaines de nos valeurs du passé sont néanmoins dépassées et il faut leur substituer de nouvelles versions."

il continue en expliquant :
"L’écriture n’est qu’un outil permettant d’accéder au gisement de la culture orale. Elle ne suffit pas pour faire entendre le contenu profond de l’oralité. Les progrès techniques – la radio, la télévision, internet – enrichissent aujourd’hui le nombre d’outils permettant l’expression des cultures noires via les musiciens, les conteurs, les griots.....Prenez Le roi lion : c’est un conte essentiellement africain ! C’est pourquoi ces dernières années, je me suis mis en relation avec des écrivains, des cinéastes, des musiciens, des hommes de théâtre pour mettre en spectacle cette étape importante qu’est le surgissement de Soundiata Keïta et la fondation de l’empire du Mali en 1236, qui ouvre le moyen-âge africain. Cette étape essentielle de l’histoire n’est connue que par les griots. Il faut utiliser tous les moyens disponibles pour la faire connaître – et surtout pour dire que la liberté de l’individu a été proclamée par les Africains au début du XIIIe siècle, grâce à la « Charte du Kouroukan Fougan ». Laquelle est aussi importante que la Magna Carta, texte fondateur de la démocratie de type westminsterien. Il ne s’agit pas de contester la monarchie, mais d’y ménager des espaces de liberté. Il ne faut pas s’inspirer seulement de la manière dont les Occidentaux ont réglé le problème de la circulation des biens et des hommes."

a la question d'un journaliste sur son tempérament toujours optimiste Cheik Hamidou Kane répond:

"Optimiste, je le suis par option philosophique, mais aussi parce que j’ai observé la réalité. Nous fêtons les cinquante ans de l’indépendance et beaucoup de choses ont été bien faites malgré tout. Au Sénégal, en 1960, le taux de scolarisation était de 12 %. Vers l’an 2000, ce taux est monté à 65 %. Wade prétend qu’il est aujourd’hui à 90 %. Même chose pour la santé. Quand on se souvient que c’est dans le courant des 50 dernières années qu’il y a eu à la fois l’apartheid et la réconciliation en Afrique du Sud, qu’un homme comme Mandela a su faire entendre la voix des siens qui ployaient sous le joug imposé par une minorité, on peut être optimiste."


donc l'auteur de ces deux classiques de la littérature L'aventure ambiguë, et le second Les Gardiens du temple Cheik Hamidou Kane  poursuit son combat  pour une ouverture des frontières séparant les 53 pays du continent
et continue d'être un puits de savoir pour toutes les jeunes génération qui souhaitent s'y abreuver