Que fut le plus choquant : le fond ou la forme de l’annonce ? Hier soir, à l’heure avancée où les internautes hexagonaux auraient dû éteindre leur PC depuis belle lurette, est tombé le billet de Google sur son blog officiel. « Nouvelle session du ménage de notre printemps », annonçait le titre... Vu la teneur de la première session, qui a consisté fin 2011 à fermer quelques uns des services Google les plus anecdotiques (Sidewiki, Fast Flip...), on aurait très bien pu choisir de ne pas lire ce billet-là. Pourtant, planquée au milieu d’une nouvelle vague d’annonces de décès qui n’émouvront personne, il y avait cette phrase : « le 1e juillet 2013, nous fermerons Google Reader ». Et le monde s’effondra.
Bon, d’accord, on sur-dramatise un poil. Mais il y a du vrai dans ce constat catastrophiste : les premières émotions qui saisirent les millions de blogueurs, journalistes et autres maniaques de la veille d’actu furent l’incrédulité, puis la colère, et immédiatement après, la panique. Google Reader est aujourd’hui un leader dans sa catégorie d’outils de communication en ligne : les lecteurs de flux RSS.
Son rôle est de regrouper sur une même page des flux d’articles en provenance de différents sites web dont on souhaite suivre l’actualité. Google Reader est particulièrement bien taillé pour les boulimiques de l’info. Dans une interface très sobre, à la frontière entre le minimalisme et l’austérité, il liste les articles. Des centaines d’articles, des milliers d’articles, sans sourciller ni jamais ramer. Il empile l’un sur l’autre d’innombrables titres que l’on peut dérouler pour lire la suite des textes (ou du moins leur introduction). Il devient ainsi inutile de se rendre sur ses sites préférés pour connaître leurs dernières publications, et inutile de faire un tour du web en arrivant au travail, le matin, pour se mettre à jour sur l’actualité. Il suffit d’ouvrir Google Reader, puis de faire défiler les flux à coups de raccourcis clavier — « J » pour passer au titre suivant, « K » pour revenir au précédent. Un gain de temps extraordinaire. Et un modèle d’ergonomie.
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