masta
aussi méchant est il pourquoi ?
Modérateur Global
Membre Héroïque
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RESPECT EXISTENCE OR EXPECT RESISTANCE
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« le: 05 Décembre 2011 à 22:18:40 » |
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La Cour pénale internationale (CPI) voudrait- elle nous faire croire que Gbagbo, Gbagbo seul, est responsable du déclenchement de la rébellion armée qui a fait 300 morts seulement le 19 septembre 2002, de la tuerie des gendarmes et de leurs familles à Bouaké, des massacres innommables de Guitrozon et de Petit-Duékoué en 2005, des incendies de dizaines de villages à l’Ouest, du pire massacre de l’histoire de la Côte d’Ivoire – celui du quartier "Carrefour" à Duékoué [le 29 mars 2011] ? Voudrait-elle le faire admettre à travers un habile storytelling médiatique pour réussir à convaincre le monde entier peut-être, mais pas la majorité des Ivoiriens. Il ne faut pas s’y tromper. En exfiltrant Laurent Gbagbo pour le profit politique direct d’Alassane Ouattara, la justice internationale est fidèle à ses pratiques. Les tribunaux spéciaux pour le Rwanda, pour la Yougoslavie ou pour la Sierra Leone ont été et sont des tribunaux de vaincus.
Depuis que la CPI a été créée visiblement pour ''gérer'' l’indocilité africaine, il n’y a que sur le cas kenyan qu’elle a poursuivi des acteurs des deux camps en présence – tous des seconds couteaux de toute façon. Et sur ce dossier, elle patauge ! Partout ailleurs, ses poursuites ont été unilatérales, et répondaient toujours aux jeux d’alliance et à la stratégie des puissances occidentales. L’on remarquera l’hallali provoqué par la rébellion d’un certain nombre de chefs d’Etat africains, qui refusent de ''livrer'' le président soudanais Omar El Béchir, et l’indécente ''compréhension'' à l’égard du Conseil national de transition (CNT) libyen qui se soustrait, sur le même mode, à ''l’obligation'' d’obtempérer au mandat d’arrêt contre Saif Al Islam Kadhafi.
Un fait est intéressant à noter : la justice internationale, depuis qu’elle s’est déployée en Afrique, a été impuissante à juguler l’impunité et à imposer un respect de la vie humaine et des libertés démocratiques. Elle a aidé le président rwandais Paul Kagamé à traquer les génocidaires réels ou supposés, mais également à asseoir une ''dictature développementaliste'' qui n’a rien à envier à celle de Ben Ali. Sans vouloir comparer les itinéraires des hommes politiques en présence, absolument différents, il est piquant de remarquer que la CPI – donc le conglomérat des grandes puissances occidentales – a débarrassé Joseph Kabila, élu [en 2006] dans des conditions plus que troubles, de son rival Jean-Pierre Bemba. La crise de légitimité qui traverse la République démocratique du Congo n’en reste pas moins aiguë. Les violences qui émaillent la présidentielle dans ce pays en témoignent.
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la CPI se comporte très clairement comme un auxiliaire d’une dictature naissante sûre d’une impunité garantie par le fait qu’elle soit sponsorisée par les grandes puissances. Les réunions secrètes entre le procureur de la CPI Louis Moreno-Ocampo et Alassane Ouattara décrédibilisent à la fois le procureur et l’institution. Les forces de Ouattara sont citées nommément par de nombreux témoignages parvenus à la CPI. Le président actuel devrait être traité avec la même circonspection que Laurent Gbagbo. La coïncidence entre le départ de Laurent Gbagbo à La Haye et le transfert de trois journalistes de Notre Voie à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) est très troublante, et montre bien qu’à l’acharnement unilatéral de la communauté internationale, répond une radicalisation en interne d’un pouvoir qui se sait protégé. Si les milliers de morts et les centaines de milliers de déplacés dont il est coupable n’émeuvent guère les Occidentaux, pourquoi l’embastillement absurde de journalistes aurait-il des conséquences ? Bailleurs de fonds, médias internationaux et diplomaties cornaquées par la France ont décidé de fermer les yeux sur la descente aux enfers de la Côte d’Ivoire. Passez votre chemin, il n’y a rien à voir !
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