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le 787 Dreamliner a pris son envol pour la première fois, mardi 15 décembre.

L'avion a décollé d'Everett, près de Seattle  avec deux ans et demi de retard sur le calendrier de départ


En 2004, alors qu'Airbus développe l'A380 pour mettre fin au monopole du 747 sur le créneau des gros porteurs, Boeing décide de porter son offensive sur les longs courriers de moyenne capacité, transportant 200 à 300 passagers. Utilisant ses recherches sur le Sonic Cruiser, un projet d'avion quasi-supersonique abandonné en 2001, il conçoit un appareil fabriqué à plus de 50 % en matériaux composites, avec un fuselage en fibre de carbone. Une première dans l'aéronautique civile.

SYSTÈME FRAGILE

L'avionneur décide également de confier 70 % de sa fabrication à 43 sous-traitants répartis dans 25 pays. Chacun étant responsable d'un élément assemblé ensuite chez Boeing. Ce système est fragile, car la moindre défaillance peut le perturber. Or, très rapidement, des sous-traitants, comme l'italien Alenia et le japonais Mitsubishi rencontrent des difficultés dans la maîtrise de ces nouveaux matériaux. Les pièces envoyées chez Boeing doivent être revues. Pour y remédier, le constructeur dépêche des équipes d'ingénieurs en Italie et au Japon, espérant que cela n'induirait pas de retards.

Mais, après l'euphorie de la présentation du premier Dreamliner à la date symbolique du 8 juillet 2007 (7/8/7), c'est la douche froide avec l'annonce, en octobre 2007, du premier décalage du calendrier. suivit de quatre autres.

Pour des raisons de crédibilité, Boeing se devait impérativement de tenir son engagement d'effectuer le premier vol avant la fin 2009. D'autant que les annulations, qui portent sur 83 appareils, se sont multipliées depuis le début de l'année. L'avionneur américain conserve néanmoins 840 Dreamliner en commandes, ce qui en fait, à ce jour, l'avion le plus vendu avant son lancement.
Dominique Gallois